Laquelle choisir: l’huile minérale ou l’huile synthétique? Voici un tour de la question.
Qu’est-ce que l’huile minérale?
L’huile minérale provient du raffinage du pétrole brut, lequel, à l’état naturel, est un mélange complexe d’hydrocarbures dont les molécules présentent une grande variété de caractéristiques de lubrification: certaines sont bonnes et d’autres, moins. Le raffinage commence par enlever la majorité des contaminants naturels et des hydrocarbures indésirables présents dans le brut. Il reste toutefois des «indésirables» comme la cire, mauvais lubrifiant et produit qui réagit négativement à la chaleur.
Les chaînes d’hydrocarbures qui composent l’huile minérale varient en longueur (c’est ce qui détermine sa viscosité) et leurs molécules sont reliées par des liens chimiques risquant de s’oxyder à haute température. Il faut donc ajouter des additifs pour éliminer ou diminuer les effets néfastes des impuretés sur le lubrifiant. Le produit final contient d’ailleurs entre 10 et 25% d’additifs.
Qu’est-ce que l’huile synthétique?
Les hydrocarbures de l’huile synthétique, eux, ne sont pas d’origine naturelle. Cette huile est fabriquée (ou synthétisée) à partir de n’importe quelle source de carbone et d’hydrogène, comme l’huile végétale ou l’éthylène. En la préparant, les chimistes voient à obtenir un produit pur, exempt de contaminants et de cire, rigoureusement uniforme, et dont la longueur des chaînes de molécules correspond parfaitement à la viscosité recherchée. Résultat? Un produit absolument homogène.
Les avantages de l’huile synthétique
L’huile synthétique a comme premier avantage d’offrir une gamme de températures de fonctionnement beaucoup plus étendue que l’huile minérale. Ainsi, en général, cette dernière peut devenir solide à partir de -30 °C (-22 °F), alors que la synthétique coule encore à -50 °C (-58 °F). Or, si une huile se solidifie à -30 °C, elle commence à épaissir bien avant cette limite. L’huile synthétique est donc bien adaptée à nos hivers: plus fluide, elle permet une lubrification presque instantanée du moteur.
La chaleur constitue un des pires ennemis de l’huile. Ainsi, au-dessus de 245 °C (475 °F), l’huile minérale se volatilise rapidement en formant vernis, cambouis et goudron tout en perdant alors ses qualités lubrifiantes, tandis que la synthétique conserve ses propriétés jusqu’à 370 °C (700 °F). De plus, un test d’une durée de six heures et demie à 205 °C (400 °F) a permis de constater que l’huile minérale perd dans ce contexte plus de 20% de son poids par évaporation contre 4% pour la synthétique. Cela est important quand on sait que la température peut atteindre 315 °C (600 °F) dans les parties hautes du moteur et 205 °C (400 °F) au niveau des segments de piston.
Contrairement à l’huile minérale, qui a tendance à perler sur le métal à très haute température, l’huile synthétique a plutôt la caractéristique de mieux y adhérer et, ce faisant, elle dissipe mieux la chaleur. Cette adhésion supérieure, et donc cette meilleure lubrification, est notamment intéressante pour l’automobiliste qui ne fait fonctionner qu’occasionnellement sa voiture.
Conclusion
Même si l’huile synthétique présente des avantages indéniables en comparaison avec l’huile minérale, il ne faut pas pour autant rejeter d’un revers de main l’huile «traditionnelle» minérale. En fait, lorsque les vidanges d’huile sont faites selon les règles prescrites par le constructeur, l’huile minérale de qualité demeure une huile qui suffira très bien à la tâche, surtout si le constructeur la recommande. De plus, elle est beaucoup plus abordable que l’huile synthétique.
Il faut plutôt voir l’huile synthétique comme une huile aux propriétés supérieures qui offre aux consommateurs une option de qualité en matière de protection des composants de leur moteur. Aussi, mentionnons que certains constructeurs exigent l’utilisation de l’huile synthétique pour leurs moteurs.
Source : auto.lapresse